Historique
Village du Minervois, en Languedoc-Roussillon, Agel doit son nom au latin agellus « petit champ ».
Autour du village, qui est niché dans l’un des méandres de la Cesse, près de Minerve, de nombreuses traces attestent de la présence des habitants à l’époque Néolithique.
Un grand nombre de vestiges témoignent aussi de la présence de villas gallo romaines. En 782, une villa « agellus » aurait été donné par Charlemagne à l’archevêque de Narbonne puis en 1142 la possession de l’alleu d’Agel est confirmé par le pape Innocent II.
Terre d’accueil et d’intégration depuis toujours, le village a subi maintes modifications au cours du temps et des événements locaux (croisade des Albigeois, guerres de religions, grandes famines, expansion viticole, modernisation …).
Pendant toutes ces longues années, Agel s’est modifié, transformé, agrandi jusqu’à nos jours.
Attaché au village, on y trouve le hameau de Cazelles, les campagnes du Bosc, de Saint Hypolite, de Peyremale, le moulin de Madame qui note aussi une présence très ancienne.
Le village se caractérise par ses ruelles étroites entourant un château médiéval du XIIe siècle.
D’un ancien château fort, qui ne se trouvait pas à l’emplacement de l’actuel, mais un peu plus à l’ouest, il ne reste que la vieille porte de pierre et le nom de « fort vieux » donné à cet espace autour de la place qui l’a remplacé.
Evolution du village au fil du temps
Le Fort Vieux et les portes
Jusqu’à la construction du château au XIIème siècle, le village était regroupé autour du fort vieux.
Pour accéder à ce village fortifié, les habitants pouvaient emprunter la porte principale qui était
surmontée d’une tour et dont il ne reste à ce jour que quelques vestiges situées juste après l’école, rue de la Fontaine.
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Le fort vieux (situé sur l’actuelle « place du Cers ») était accessible par trois portes :
– une porte encore visible aujourd’hui, située à « la place de la vielle porte » , sur laquelle on trouve une tête de femme sculptée dans la pierre,
– une porte autrefois située « impasse de la forge » appelée porte de l’évêché et démolit depuis,
– la dernière porte était située à l’entrée de l’actuelle place du Cers.
Le Château
Le château actuel date du XIIème siècle, son origine est assez mal connue. De part sa configuration, il devait faire partie des châteaux forts qui prolongeaient la résistance des seigneurs vassaux du comte de Toulouse, au moment de la croisade des albigeois.
Histoire du château ⇒
Le Moulin
Établi sur les hauteurs du village, le moulin à vent, aujourd’hui en ruine, permettait de moudre les céréales pour obtenir de la farine. Les cultures de céréales ont été progressivement remplacé par la vigne au début de XXème siècle, le moulin a cessé de fonctionner vers cette époque.
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L’église
L’église paroissiale dédiée aux Saints PIERRE et PAUL (citée en 1303) date probablement du XVIème et XVIIème siècles. Une première église romane a été ruinée par les Grandes Compagnies en 1363 et l’église gothique qui suivit a été démolie à son tour en 1550 par les Huguenots.
L’église actuelle comprend une nef unique à quatre travées non voûtées séparées par des arcs diaphragmes, un chœur voûté d’ogives à cinq pans, trois chapelles latérales et un clocher rectangulaire.
La chapelle qui donne dans le cœur porte un écu à la clé. Elle abrite la sépulture de la famille seigneuriale d’Agel avec une pierre tombale, ornée de décors sculptés, de la famille Beauxhostes.
La Grande Cloche
Histoire
Date : 1781
Texte :
CONSECRATA VIU AD HONOREM DEI ET SANCTI PETRI.
AFVLGVRE ET TEMPESTATE LIBERA NOS DOMINE.
MRS BOVTET SAVGERE ET MARTY CONSVLS.
MR CABANON CVRE.
En bas du cerveau : VALEON F. LAMBERT F.
Traduction :
Consacrée en l’honneur de Dieu et de St. Pierre.
De la foudre et de la tempête délivrez-nous Seigneur.
Messieurs BOUTET, SAUGERE et MARTY consuls.
Monsieur CABANON curé. Fondeurs : Valeton et Lambert.
Décorations :
Une croix de rinceaux sur 4 gradins
Un crucifix fait de feuilles d’acanthe sur 3 gradins
à coté du crucifix un lézard en relief
2 cartouches
- Saint Pierre
- Saint Michel terrassant le dragon
Baptême :
L’ An Mil Sept Cents Quatre Vingts et le six de Mai a été bénite solennellement une heure après midi la grande cloche du présent lieu conférée à Dieu et Saint Pierre notre patron à laquelle nous avons donnée pour parrain Augustin Cesaire Gros et marraine Delphine Justine Boutet de concert avec les consuls soussignés avec nous et non les dits Augustin Cesaire et Delphine Justine Boutet pour ne savait étant en bas age.
La chapelle Saint Symphorien
La chapelle est située à 1 km d’Agel sur l’autre rive de la Cesse. Tout autour abondent les vestiges de constructions romaines : tégulae, diola, amphores italiques poteries campanienne et wisigothique. Ces débris permettent de situer cet habitat du Ier au IVème siècle avant Jésus Christ.
De la chapelle, ne subsiste que le cœur de plan carré. Le mur Sud forme un angle obtus avec celui de l’Est, donnant une forme légèrement trapézoïdale. L’arc triomphant, d’époque médiévale, repose au Sud sur un pilastre par l’intermédiaire d’une imposte à mouluration wisigothique. L’impose au Nord, en grès, de moulurations différentes est peut-être d’une autre époque.
Dans l’état actuel de la chapelle et en absence de documents précis, certaines hypothèses sont probables (origines wisigothiques, chapelle plus récente construite sur un temple païen, destruction pendant les guerres de religions, reconstruction partielle…).
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Au dessus de la chapelle, en 1980 ont été découvertes quatre tombes à inhumation datées sûrement du Bas-Empire.
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Saint Hippolyte
La chapelle de SAINT HIPPOLYTE est englobée dans des maisons à trois kilomètres au Nord d’Agel. Il ne reste que quelques vestiges datant du XVIIIème et XIXème siècles. Cet endroit devait abriter une très vieille église.